« La culture n’a pas besoin de maisons ».

L’article propose une analyse des processus d’incorporation, de remise en question et de transformation du paradigme patrimonial dans le contexte postcolonial francophone de la Nouvelle-Calédonie. Pour ce faire, il retrace l’évolution des politiques culturelles sur les quarante dernières années dans l’archipel. Premièrement, il explore la période du « réveil kanak » avant de se pencher sur la création d’un appareil institutionnel structuré dédié à la préservation du « patrimoine kanak ». Il met ainsi en lumière l’échec relatif de ces politiques patrimoniales étatiques, soulignant parallèlement la prolifération d’une « effervescence patrimoniale » qui émerge en dehors du cadre institutionnel, à travers des expressions originales. Ces pratiques contemporaines d’attachement, menées par une nouvelle génération d’activistes culturels, contribuent ainsi à remettre en question la notion coloniale de « patrimoine ».