L’ethnologie debout !

Le travail de recherche repose largement sur l’autonomie des chercheurs. En matière de choix de terrain, de production et d’analyses de données, répondre aux demandes d’un prescripteur ou se soumettre à sa censure réduit considérablement les chances de produire de la « bonne » science sociale. Pourtant, il est des espaces et des activités qui ne peuvent pas, d’emblée, être transformés en terrain de recherche, sans ne risquer que les savoirs alors produits exposent les acteurs étudiés à des périls parfois vitaux. Les temps et les lieux du travail combattant sont de ceux-là. Le présent article propose ainsi une méthode pour en « conventionnaliser » l’étude, de telle sorte qu’il soit possible aux ethnographes de produire une « bonne » science sociale du « faire » guerrier sans pour autant que les connaissances publiées n’attentent à la vie des soldats. De manière plus générale, cet article critique toute propension à l’exclusivisme méthodologique et plaide pour une combinatoire des formes d’enquête.